Fête de Ganesh, de la magie plein les yeux ... et le coeur !
Pas de mots pour exprimer la journée du dimanche 2 septembre, à l’occasion de la fête de Ganesh ! Pas de mots, pas de phrases, pas d’expressions, pas de dictons… et j’en passe. Une telle magie est à vivre sur place, bien que ce soit au cœur de Paris, la divination d’une telle fête s’exprime sur le visage de tout hindou venu célébrer la fête du seigneur Ganesh, de tout indien d’autres religions, de tout « touriste » venu assister à ce bain de foule… et de magie.
Ganesh est Fils de Shiva et de Parvati, le seul Dieu proche des hommes car il est attaché à la terre. Un Dieu qui enlève et repousse les obstacles.
Cet événement a eu lieu sur Paris en empruntant un itinéraire très connu par les indo-parisiens et les amoureux de ce pays, vers le 18e arrondissement de Paris.
On aurait pu aller au temple et assister aux célébrations du matin qui ont démarré à 9h, mais n’est-il pas intéressant de se comprimer avec les hindous venus prier et offrir leur offrandes ! Pour moi, il était important de laisser ce moment fort à la communauté concernée sans la bousculer dans son intimité religieuse.
Notre rencontre a eu lieu vers 10h (avec quelques retardataires mais la Zenitude était de rigueur ce jour là). Après les présentations : Mimosa, Miss Tiny, Papikas, Patrick, Fara (une internaute), Magaly (une copine), Yohan (le frère de Magaly), et moi avons partagé un café, un thé massala et un lassi (le premier lassi mangue de la journée pour certaine) tout en appréciant la décoration sur place :
(en plein séance de rire)
Mais qui a pris cette photo ??
Il manque bien une bloggueuse sur la photo.
Des couleurs chatoyantes, des feuilles de cocotier en guise de guirlandes, des affiches du seigneur Ganesh partout, des étoffes naviguant à la douceur du vent, des gens charmants et souriants, des enfants élégamment habillés pour l’occasion, des femmes aux saris et aux bijoux dévoilant une féminité exquise, de la musique qui raisonne à chaque coin de rue, des paniers d’offrande et des rituels devant chaque magasin, et enfin, des noix de coco empilées tous les cinq pas parsemées de curcuma.
Tout au long du parcours, des noix de coco ont été brisées : la coquille étant le symbole de l'illusion du monde, la chair le Karma individuel, et l'eau l'ego humain. Le fait de briser la noix de coco, symbolise que l’on offre son cœur à Ganesh.
La foule commençait à se faire compressante et compacte annonçant l’arrivée du cortège. On voit des photographes partout – bien équipés ou moyennement équipés d’un simple portable – ça avance, ça défile…on a envie de voir de plus près, on a envie de toucher … on résiste à ces gestes qui peuvent paraître insensés … on ressent malgré tout une chose assez bizarre, une sensation assez bouleversante qui tout à coup nous lie davantage à cette culture. J’avais commencé à immortaliser ces moments en prenant des photos de tout, de toute manière j’allais faire le tri une fois arrivée chez moi. Puis j’ai senti cette chose bouleversante qui m’a fait prendre conscience que c’était bien ça le truc insensé … immortaliser cette magie ne pouvait se faire au travers des photos, j’en avais assez pris, il fallait que j’apprécie l’instant précis à laisser évader mes émotions les plus profondes, à partager ce saisissement d’émotions avec les hindous, à admirer le beau cortège rempli de significations … J’ai tout oublié à cet instant précis, j’ai laissé mon corps se noyer dans le bain de foule, je me suis abandonnée, me suis laissée caressée par cette nouvelle sensation magique.
L’éléphant en résine noire d’environ 70 kg a ouvert le cortège …
En tête du cortège, des femmes défilaient portant sur leurs têtes des pots en terre cuite pour y faire brûler du Camphre. Ensuite, des danseurs bien dynamiques portant sur leurs épaules le grand arceau de plumes de paon (kavadi).
Enfin, on voit apparaître des gens tirant un char bien spécial, à l’aide deux grandes cordes végétales de 20 mètres chacune, cachant Ganesh dans un abri bien déguisé de fleurs fraîches, de régime de bananes et de décorations diverses.
Le moment fut prodigieux et gigantesque … Et ce ne fut pas le seul de la journée.
Quelques pas vers la rue Cail, nous avons réservé une table pour 8 (pas évident de trouver une table ce jour là, c’était blindé !!!) au restaurant GHANDI, spécialités Tamoul. Un menu ganesh servi spécialement pour la journée : Un Thali, un assortiment végétarien de plats du type curry accompagné de riz et d’une galette de pois-chiche. Il y avait du dhall (lentilles), du palak (épinards), aubergine aux épices, curry végétarien, massala végétarien, un raîta et du Pyassam (avec du tapioca) en dessert.
Le ventre plein, on s’est dirigé vers les épiceries pour quelques achats : des épices, du ghee, des dhalls, des feuilles de curry… C’est aussi l’occasion de papoter avec les indiens qui faisaient leurs courses chargées de produits exotiques. Un pure moment magique d’un autre ordre !
Dommage que Dorian, Marie et leurs enfants n’ont pas pu se joindre à nous, c’était un croisement rapide. C’était l’occasion de bavarder avec Patrick que j’ai rencontré pour la première fois, un personnage vraiment accessible, ouvert et adorable. Et plus besoin de vous parler de mes copines Mimosa, Miss Tiny, et Paprikas, c’est du four rire ambulant !!
On a finit la journée (après le départ rapide de Paprikas, de Magalie et de son frère) autour d’un lassi (le 3ème de la journée pour certaine) et d’une bière indienne. Qu’est ce qu’on a rit (le marchands de roses va se rappeler de nous et de Miss Tiny surtout). Il était temps de se dire au revoir, bisous bisou, c’était bien et tout, à refaire ….
J’avais raté mon train à une minute près, alors j’ai du attendre une heure celui d’après sans regret. J’ai rencontré beaucoup d’indiens qui rentraient chez eux, on a papoté et partagé cette fin de journée sans se connaître, il a suffit de quelques gestes, de quelques regards pour exprimer la magie vécue la journée. J’ai eu les larmes aux yeux devant les pleures d’une grand-mère indienne, son fils m'a alors expliqué que cela faisait 2 ans qu’elle était en France et que sa terre lui manquait terriblement, son village lui était si loin mais si présent dans son cœur que la douleur ne pouvait disparaître facilement. Je comprends sa déchirure, je sais ce que c’est d’être loin de chez soi, mais là c’était beaucoup plus intense et profond ! L’inde n’est pas une terre comme les autres, surtout pour une grand-mère.
Sur cette note triste mélangée à de la magie, je suis rentrée chez moi toute émue et bouleversée. Il va me falloir des jours et des jours pour atterrir … Je consulte alors mes mails dont un m’annonçant la date de la fête pour l’an prochain : 7 septembre 2008, vite je note la date sur mon agenda et pourvu que je n’ai rien ce jour là si ce n’est un voyage en Inde !